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4. Les Landes forestières
4.1. Un désastre écologique
Le manque d'entretien du massif forestier durant l'Occupation a favorisé l'apparition d'incendies dès 1942. Mais l'absence de pare-feu (bande déboisée), l'usage mal maîtrisé du contre-feu (feu allumé pour circoncire l'incendie) par une nouvelle main-d'œuvre peu expérimenté et mal formées et le caractère peu cloisonné du massif forestier favorisent l'extension des feux tout au long des années 1940. De 1942 à 1949, c'est au total 250 000 hectares de forêts qui sont détruits dans le département lors de plus d'un millier d'incendies. La question des incendies devient un thème important du débat politique local et le député socialiste Charles Lamarque-Cando joue un rôle primordial dans la création du corps des sapeurs-pompiers forestiers ainsi que dans celle du fonds forestier national.
Cette destruction qui touche essentiellement la Grande Lande, où certaines communes sont détruites à 80 %, provoque une chute du prix du bois et des terres et contraint un nombre important de travailleurs du bois et de gemmeurs à l'exode. Tournés prioritairement vers le reboisement, les propriétaires ne font pas appel aux métayers pour la récolte de la résine. Certains changent de métairie, d'autres changent purement et simplement de région, et d'autres enfin se reconvertissent vers d'autres activités professionnelles.
Accentuée par le déclenchement des incendies, la dégradation des ressources forestières landaises renvoie également à un lent processus d'érosion de l'entretien des forêts. Dès les années 1920, certaines terres retrouvent en effet leur caractère de marécage ou de landes et ce mouvement s'accentue continuellement. Le défaut d'entretien des réseaux de drainage rend notamment des zones entières impropres à la culture du pin maritime. Le pilier économique de la région s'effrite progressivement : alors que la production des produits résineux augmente constamment depuis le XVIIIe siècle, elle poursuit une diminution régulière entamée durant la deuxième partie des années 1920. Néanmoins, après la Seconde Guerre mondiale, le prix de la gemme et des bois cesse le mouvement de baisse qui l'affectait depuis le début des années 1930.
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