Les Landes dans la Seconde Guerre mondiale
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2. Résistances landaises


2.1. La lente émergence d'organisations structurées

Face à l'occupation et au pouvoir pétainiste, la Résistance landaise est longue à se mettre en place, et il faut attendre l'année 1943 pour voir émerger des mouvements ou des réseaux structurés à l'échelle de tout le département. La division du département en une zone occupée à l'est et une " Zone libre " à l'ouest a sans doute un rôle important dans ces difficultés. Jusqu'en 1943, la circulation dans le département est particulièrement difficile de part et d'autre de la ligne de démarcation. En " Zone occupée ", la présence massive des forces armées allemandes pour surveiller une région d'une grande importance stratégique rend longtemps difficile la constitution de réseaux de résistance, tandis que dans la zone libre, la population n'est que plus lentement mobilisée contre l'occupant. Il faut enfin ajouter différents éléments déjà évoqués, comme les facilités offertes par la structure économique du département, qui permet aux jeunes requis pour les chantiers de la jeunesse ou le S.T.O. de se cacher sans être contraints d'avoir recours à des réseaux clandestins de résistance. Deux années sont donc nécessaires à la mise en place d'une véritable résistance organisée à l'échelle des Landes.


Si l'on excepte la Résistance communiste, les premiers noyaux d'opposants à la présence allemande et au régime collaborationniste naissent dès les premiers mois de l'occupation. Ainsi, dès août-septembre 1940, un premier groupe informel s'organise à Dax, autour de Camille Bouvet, de Pierre Sentucq et de Léonce Dussarrat, le futur " Léon des Landes ". À leur suite, d'autres petits groupes similaires se forment également à Parentis-en-Born, Aire-sur-l'Adour, Samadet et Mont-de-Marsan. Ces premiers groupes réunissent de petits cercles de personnalités d'horizons divers. On y croise ainsi des hommes aussi différents que Camille Bouvet, notaire issu d'une famille de notables locaux et ancien militant de l'organisation d'extrême droite des Croix-de-Feu, et Charles Lamarque (Paul, j'aimerais que tu vérifies car d'apres la bio du fils, le pere de charles lamarque serait mort en fevrier 1939.?? ), père de Charles Lamarque-Cando, principal responsable socialiste du département. Dans les premiers temps, ces petits noyaux se consacrent pour l'essentiel à une activité de renseignement, aidés en cela par des agents des services secrets anglais, l'Intelligence Service, parachutés en France, et notamment dans le département. En parallèles, les anciens réseaux de la S.F.I.O. dans le département, et particulièrement chez les syndicalistes, sont mobilisés pour constituer des petits mouvements dans les P.T.T., les chemins de fer et les administrations. On le voit, l'essentiel des premiers groupes ou réseaux naît dans la partie du département occupée.


À partir de 1942, ces premiers îlots de résistance parviennent à nouer le contact avec les réseaux nationaux et s'affilient donc aux principales structures clandestines nées dans les premières années de l'occupation. L'ensemble des petits groupes que nous citions ci-dessus se rattache à l'Organisation civile et militaire (O.C.M.), tandis que les réseaux émergeant autour des syndicalistes S.F.I.O. se rallient à l'organisation " Combat ".


Juillet 1942 :
environ 500
Juin 1944 :
environ 3 000
Fin août 1944 :
environ 5 000
Organisation Civile Militaire (O.C.M.) :
360
Armée secrète (A.S.) :
2 000
A.S. Léon des Landes :
4 000
Communistes :
150
S.O.E. :
520
(dont Actor : 300 et Wheelwright : 220)
A.S. Bataillon Armagnac :
400
 Organisation de Résistance de l'Armée (O.R.A.) :
100
O.R.A. :
300
 Francs-Tireurs et Partisans (F.T.P.) :
300
F.T.P. :
500


Au 1er juillet 1942, l'O.C.M., placée sous l'autorité de Léonce Dussarrat, compte environ 360 membres répartis dans tout le département. Son état-major est également constitué des commandants Lartigue et Tronche, du lieutenant Malsan, du capitaine Dubourg, d'Espaignet et de Max Lafitte. Si l'on ajoute à l'O.C.M. les quelque 150 militants de la Résistance communiste, l'ensemble des mouvements de Résistance landais compte donc environ 500 militants à cette date. À partir de la fin de l'année 1942 et surtout au cours de l'année 1943, ce nombre de combattants s'accroît régulièrement, du fait da totalité du territoire français subit de plein fouet la présence allemande par tout le pays. Rapidement, la pression des autorités d'occupation est même accrue avec l'instauration du S.T.O. et l'augmentation des réquisitions. Il faut également signaler, dans les Landes, le rôle joué par les services secrets anglais dans la mise en place de réseaux plus structurés. Deux agents britanniques s'illustrent particulièrement, en instituant les réseaux Buckmaster. Au début de l'année 1943, Roger Landes, alias " Aristide ", parvient à recruter environ 300 résistants, qu'il organise dans le réseau " Actor " et, place sous la responsabilité de Léonce Dussarrat. Leur rôle est notamment d'organiser les parachutages d'armes et de matériel pour la Résistance landaise. Le colonel Starr, alias " Hilaire ", est de son côté à la tête du réseau " Wheelwright ", qui s'étend sur l'ouest du Gers et le nord-est des Landes. Le rôle essentiel en est là encore d'organiser des parachutages, cette fois dans la région de Roquefort et de Gabarret. " Wheelwright " permet surtout d'accroître les rangs de la Résistance landaise, grâce au recrutement, en décembre 1943, du chef du chantier de la jeunesse de la région de Gabarret par Gabriel Cantal, responsable du réseau dans cette zone. À la suite de Raymond Coche, ce sont ainsi près de 600 jeunes qui entrent dans la clandestinité.


À la fin de l'année 1943, la Résistance landaise devient une force crédible. De plus en plus importante et organisée, elle peut envisager de mettre en place de véritables actions militaires ou de sabotage. Toutefois, ce n'est qu'au cours de l'année 1944 qu'elle parvient à être particulièrement active, avec l'imminence du débarquement puis de la défaite allemande.

Avant de revenir en détail sur ces événements de l'année 1944, il convient toutefois de décrire plus avant l'organisation des différentes branches de la Résistance landaise, et surtout de ses deux principales tendances : la Résistance communiste, que nous n'avons fait qu'évoquer jusqu'à présent, et le réseau Léon des Landes.
 
 

 



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