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3. L'implantation communiste dans les Landes
3.1. Les structures landaises du P.C.F.
Dans un premier temps, les structures landaises du parti sont rattachées à la région pyrénéenne de l'organisation communiste. La direction régionale du P.C.F. est plutôt dans les mains des militants des Basses-Pyrénées, mais le département des Landes est représenté à Bayonne, siège de la région du P.C.F., par des ouvriers métallurgistes des Forges de l'Adour. En effet, même dans un département rural comme les Landes, le parti communiste est un parti essentiellement ouvrier. Dès ses premières années, son centre de gravité se situe dans le milieu métallurgiste de Tarnos, d'où proviennent la plupart de ses cadres, ouvriers ou anciens ouvriers des Forges de l'Adour.
Si le secrétaire fédéral du parti communiste après la scission, au début de l'année 1921, est Antoine Richard, professeur d'École normale et historien, Albert Mora est le principal leader communiste des Landes durant les années 1920. Cet ouvrier chaudronnier, qui travaille quelque temps à Tarbes dans les Hautes-Pyrénées aux Constructions électriques avant d'être embauché aux Forges de l'Adour, est socialiste depuis 1919 et s'inscrit au Parti communiste en 1923. Signe d'une importante promotion interne, il est désigné en 1930 pour effectuer un séjour en U.R.S.S..
Au côté d'Albert Mora, d'autres militants ouvriers des Forges de l'Adour appartiennent au comité de la Région pyrénéenne du Parti communiste :

Eugène Lasmaries est secrétaire régional du Parti communiste tandis que Gabriel Fiton dirige la " section syndicale " de l'organisation communiste. Joseph Desquerre est également l'un des pionniers du communisme landais. Employé par les Forges de l'Adour comme docker sur les quais du port de Boucau, il est renvoyé de l'entreprise après les grèves d'octobre-décembre 1920 et participe alors à l'organisation et à l'implantation du P.C.F. dans la région. Candidat sur la liste du Bloc Ouvrier et Paysan (B.O.P.) présentée en 1924 par le P.C.F., il affirme dans la ligne de la doctrine marxiste-léniniste :
" La campagne électorale n'est pas une course aux mandats, mais une simple phase de la grande campagne pour la révolution ".
Au début des années 1930, l'organisation communiste connaît un essor dans le milieu ouvrier landais, mais son influence reste limitée et le département demeure l'un des points noirs du jeune parti révolutionnaire. Lors du congrès national du parti en mars 1932, la région communiste, qui comprend les militants des Landes, des Basses-Pyrénées et des Hautes-Pyrénées, est structurée autour de trois rayons comprenant au total 16 cellules locales et 2 cellules d'usines. D'autre part, 5 journaux d'entreprise sont réalisés et diffusés tandis que le 27 janvier 1933, l'hebdomadaire de la région pyrénéenne du P.C.F. L'Étincelle, dont l'administrateur est Albert Castets, est lancé.
Les effectifs militants de la région progressent :
| 1933 | 267 cartes déclarées | 1934 | 300 cartes déclarées | 1935 | 900 cartes déclarées |
À la fin de l'année 1935, 34 cellules locales et 2 cellules d'usines sont réparties dans 4 rayons. En outre, l'organisation communiste développe ses relais d'influence dans le département : l'Association Républicaine des Anciens Combattants (A.R.A.C.) dirigée par Eugène Lasmaries, le Secours Rouge International (S.R.I.) avec Joseph Oger, Albert Mora et Étienne Landaboure, et surtout, les syndicats affiliés à la Confédération Générale du Travail Unitaire (C.G.T.U.), scission communiste de la C.G.T..
 Après qu'Albert Mora a participé au congrès international contre la guerre, en août 1932 à Amsterdam, des " comités locaux d'Amsterdam-Pléyel contre le fascisme et la guerre " émergent également dans le département. Le premier est fondé par Vital Gilbert, un ouvrier électricien, originaire de la Sarthe et ancien militant de la région parisienne, qui s'est installé pour raison de santé dans les Landes, à Soorts-Hossegor. D'autre part, avec le déclenchement de la guerre d'Espagne, un comité d'entraide aux réfugiés espagnols se met en place, sous la présidence d'Eugène Lasmaries.
La crise économique du début des années 1930 entraîne également, selon les recommandations du parti, la constitution de comités de chômeurs qui organisent des marches de protestation dans les départements. Un ancien ouvrier des Forges de l'Adour, qui s'est installé comme artisan-mécanicien et marchand de cycles à Tarnos, Jean Jolibert, est l'un des principaux animateurs du bureau régional du comité des chômeurs ; il s'occupe notamment de la trésorerie.
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