La Première Guerre mondiale et ses conséquences
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3. L'implantation communiste dans les Landes

Si la fondation du Parti communiste s'est effectuée au nom d'un corpus idéologique, celui-ci est au départ peu formalisé et s'élabore plus tard, à la fin des années 1920, avec Staline qui organise le culte de Lénine et énonce les principes de la doctrine des partis communistes, le " marxisme-léninisme ". Selon cette vulgate reposant sur une vision binaire du monde, l'histoire de l'humanité est l'histoire de la lutte de classes, le capitalisme est menacé d'une crise générale porteuse de guerre et de misère, tandis que la victoire du socialisme, synonyme de bonheur et de paix, est assurée. Dans cette perspective, l'État et la démocratie sont dans l'univers capitaliste les instruments de domination d'une classe sociale, la bourgeoisie. Alors que la propriété individuelle des moyens de production permet l'exploitation de l'homme par l'homme et provoque des inégalités sociales, la collectivisation assurerait une répartition équitable des richesses et l'épanouissement des hommes. D'autre part, le dogme marxiste établit la primauté de la classe ouvrière dans la société présente et à venir, primauté qui détermine une stratégie politique tournée essentiellement vers le monde industriel.


Ce corpus idéologique communiste est soudé par un principe stratégique prédominant : la défense inconditionnelle de l'U.R.S.S., patrie du socialisme. En outre, un modèle organisationnel spécifique distingue fortement le Parti communiste des autres partis, et c'est au nom de cette nouvelle construction léniniste du parti que s'est produite la scission du courant socialiste après la guerre. Le parti communiste est un parti de révolutionnaires professionnels régi par le " centralisme démocratique " : après une discussion libre, l'ensemble des militants doit obligatoirement suivre et appliquer les décisions prises par le centre. Les principes du centralisme démocratique laissent donc à la base la désignation des responsables et autorisent la discussion des questions à l'ordre du jour, mais une fois la décision prise par le sommet, celle-ci s'impose à tous les échelons. Marquée par une discipline de fer, de type militaire, la vie du parti est structurée autour du principe de subordination des échelons inférieurs par les instances supérieures. L'objectif du parti est de diriger la révolution et de prendre le pouvoir. Dans cette perspective, le P.C.F. doit obéir aux décisions du " Parti mondial unique " dont le parti communiste soviétique a pris la tête. Cependant, il a fallu un long apprentissage de la discipline, émaillé de départs et d'exclusions, pour que l'unité soit réalisée.


La rupture organisationnelle de la scission communiste se traduit par la constitution d'un parti autour du lieu même de l'exploitation capitaliste, l'usine. Alors que les communes sont au cœur de l'organisation de la S.F.I.O., les communistes militent prioritairement dans des cellules professionnelles. Selon leurs activités, ils sont associés au sein de cellules d'entreprise et, à défaut, au sein de cellules locales de communes ou de quartiers et de cellules rurales de villages. Conformément à la doctrine léniniste, les cellules d'entreprise sont au centre de la stratégie d'implantation du P.C.F.. Les cellules se groupent en sections, puis fédérations. Le congrès national, réuni plus rarement que chez les socialistes, élit le Comité Central qui désigne à son tour le Bureau Politique.


Ce schéma organisationnel est temporairement modifié au plan local lors du durcissement de la ligne politique consécutive au cinquième congrès du Kominterm, l'Internationale Communiste, en juin-juillet 1924. Dans un contexte de bolchevisation du mouvement communiste, les sections, héritages socialistes par excellence, sont dissoutes au sein de " rayons " (selon la terminologie russe), qui couvrent un territoire plus vaste. Politiquement, dans cette période sectaire, le P.C.F. applique la tactique " classe contre classe ", qui inclue les socialistes parmi les alliés objectifs de la droite. Au début des années 1930, la priorité donnée à la lutte contre le fascisme et la perspective d'un rapprochement avec les socialistes, mettent un terme à cette période d'épuration des rangs militants et de bolchevisation de l'appareil : la section redevient alors l'échelon local intermédiaire du parti.
 
 

 



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