La Première Guerre mondiale et ses conséquences
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1. L'impact de la Première Guerre mondiale dans les Landes

1.2. Les Landes radicales

Les conséquences de l'Union sacrée de la classe politique française, au cours de la guerre, sur le paysage politique landais sont un renforcement de l'emprise des radicaux, et une marginalisation du courant socialiste qui ne peut que soutenir dans un premier temps les candidats du Parti radical. La vie politique landaise est ainsi dominée après la Première Guerre mondiale, par les radicaux : ils gagnent les élections législatives de 1919, 1924, 1928 et 1932. L'ancrage radical déjà perceptible au début du siècle est donc confirmé.


Le seul député non radical de cette période est le démocrate-chrétien Joseph Defos du Rau, qui, en novembre 1919, est l'unique élu d'une " liste républicaine d'union et de réorganisation sociale " qu'il conduit. Il est un fidèle soutien du Bloc National, la coalition de droite qui dirige le pays de novembre 1919 à mai 1924. L'élection de Joseph Defos du Rau est liée à une rivalité interne au camp radical : le leader historique du radicalisme, Léo Bouyssou, s'est heurté à ses amis politiques, en désignant seul les candidats de la " Liste républicaine d'action démocratique et sociale ". Une autre liste intitulée " Liste républicaine d'union sociale et d'action économique ", se revendiquant également du radicalisme, est alors constituée par Pierre Deyris. Au total, quatre radicaux sont élus : Léo Bouyssou, Gaston Lalanne, Desprax et Pierre Deyris. Les radicaux landais sont opposés à la politique de Raymond Poincaré qui dirige le gouvernement du 15 janvier 1922 au 8 juin 1924, et fait occuper la Ruhr. Ils symbolisent une orientation politique refusant aussi bien l'expérience gouvernementale de droite, que le collectivisme marxiste.


À l'approche des élections législatives de 1924, qui se déroulent comme les précédentes au scrutin de liste départemental, on assiste à un rapprochement entre radicaux et socialistes. Ils sont unis dans une critique du Président de la République, Alexandre Millerand, qui, loin de la neutralité institutionnelle due à sa fonction, fait l'éloge du Bloc National, et suggère une révision de la constitution qui laisserait moins de place au pouvoir législatif. En février 1924, les radicaux réunis en congrès national développent un programme autour de cinq points :

    - Maintien de la loi de 8 heures, votée le 23 avril 1919
    - Fidélité à la Société des Nations (S.D.N)
    - Laïcité
    - Opposition à Alexandre Millerand
    - Hostilité aux décrets-lois



Concernant ce dernier point, les problèmes financiers lancinants des années 1920 ont donné naissance à la pratique des décrets-lois par lesquels la représentation nationale s'est dessaisie au profit du pouvoir exécutif, du droit de légiférer. Héritage des années du conflit, quand une difficulté apparaît, le gouvernement joue en effet, sur la nostalgie d'un pouvoir fort capable d'exercer une importante autorité. Contre cette remise en cause du modèle républicain, les radicaux landais se rassemblent à nouveau lors du scrutin, et les quatre membres de la liste du Cartel des gauches (Robert Lassalle, Léo Bouyssou, Pierre Deyris et Gaston Lalanne) sont élus avec le soutien des socialistes. Durant leur campagne, ils ont défendu un programme dirigiste laïque et anticommuniste et, à l'intention des paysans landais, appellent à une réforme du statut du métayage. Au plan national également, le Parti socialiste appuie, après sa victoire, le Cartel des gauches.




En avril 1928, le scrutin uninominal d'arrondissement à deux tours, qui désavantage les communistes, est instauré et les sortants radicaux retrouvent leurs sièges avec les mêmes mots d'ordre. Malgré le soutien de Paul Reynaud et une campagne animée, le démocrate-chrétien Joseph Defos du Rau est battu dans la circonscription de Dax par le radical Robert Lassale. Cependant, au sein du courant radical, les tensions individuelles se poursuivent et les investitures donnent lieu à des affrontements personnels. Une fois le danger passé de la faillite financière nationale, les querelles politiques reprennent au sein du Parti Radical, qui est fondé sur des individualités plus que sur une doctrine partisane. Surtout, il se trouve pris entre sa volonté de demeurer un parti de gauche et son rejet vers le centre par la formation du P.C.F..


En 1932, le seul changement dans la représentation parlementaire landaise concerna la deuxième circonscription de Mont-de-Marsan où Gaston Lalanne ne se représente pas. C'est Antoine Dubon, maire de Hontanx, conseiller général de Villeneuve-de-Marsan, et " candidat républicain socialiste ", qui est élu. Dans sa campagne, il se montre partisan de " la révision de la Constitution, de l'élection des sénateurs et du Président de la République au suffrage direct ". En tête de justesse au premier tour, il bénéficie pour le second tour, du désistement des candidats radical et socialiste, et s'inscrit au " groupe républicain socialiste ". Ces élections marquent l'apogée des radicaux landais. En octobre 1932, le collège électoral préfère envoyer siéger au Sénat le maire de Dax, Raphaël Milliès-Lacroix, plutôt que les trois autres députés radicaux, Léo Bouyssou, Gaston Lalanne et Pierre Deyris. Au plan national, les socialistes soutiennent les radicaux, mais ne participent pas au gouvernement car les radicaux refusent les nationalisations des chemins de fer et des usines d'armement. Il n'y a donc pas de suite aux alliances électorales du second tour.



 
 

 



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