|
Home > La première guerre et ses conséquences (1914-1934) > L'essor du syndicalisme ouvrier > L'industrie bouchonnière
4. L'essor du syndicalisme ouvrier
4.4. L'industrie bouchonnière
 Avec l'usine métallurgique de Boucau-Tarnos, l'industrie bouchonnière située dans le sud du département est la seconde grande activité ouvrière landaise, mais le mouvement syndical n'y est pas implanté. Les usines à bouchons sont localisées dans les cantons méridionaux où pousse le chêne-liège : Soustons, Castets, Saint-Vincent-de-Tyrosse, Capbreton, Dax. Les groupements de boisement les plus importants se situent autour de Seignosse, Capbreton, Labenne et Soustons.
L'apparition des premiers ateliers sur la côte sud des Landes date de 1840, puis la production de bouchons d'abord artisanale (une partie des taches est accomplie à domicile) devient industrielle sous l'impulsion d'ouvriers catalans venus s'installer dans la région. À partir d'une première usine créée en 1857 à Vieux-Boucau, puis de l'apparition de machines, l'étape industrielle est franchie en 1860 et des usines se multiplient surtout au début du XXe siècle.
Le pays Bordelais est le principal débouché de cette industrie locale, en raison de son important vignoble. L'industrie bouchonnière devient alors une importante source d'emploi pour les Landais, car elle occupe des hommes, des femmes et aussi des enfants de 13-14 ans. En 1920, un millier d'ouvriers bouchonniers sont recensés dans le Département, et la production atteint 1 500 000 bouchons par jour. Avec 10 % de la production nationale et 13 000 hectares cultivés, les années 1925-1930 marquent l'embellie de cette activité, mais aussi les dernières années d'exploitation intensive, avant un effondrement.
Progressivement, c'est est avec du liège importé essentiellement du Portugal, d'Espagne et des pays du Maghreb que se fait la fabrication de bouchons. Le port de Bayonne devient alors le principal pourvoyeur de l'industrie locale, prenant le pas sur Bordeaux qui jouait ce rôle jusque-là. Le liège est transporté depuis le port jusqu'à l'usine par chemin de fer. À partir de 1920, la production se diversifie avec la fabrication des agglomérats de liège qui servent d'isolants dans le bâtiment ou dans l'industrie du froid. Cette nouvelle orientation est représentée notamment par les Établissements Liégisol de Soustons, commune où se trouve le siège du syndicat qui regroupe les fabricants landais et où sont implantées la plupart des usines. En 1931, l'industrie bouchonnière occupe 1 500 ouvriers et produit 2 500 000 bouchons par jour.
|
|