La Première Guerre mondiale et ses conséquences
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4. L'essor du syndicalisme ouvrier

4.2. La division syndicale

La scission du courant socialiste après la Première Guerre mondiale et l'émergence du parti communiste bouleversent les rapports internes au monde syndical. Après le congrès de Tours de décembre 1920, le conflit entre d'une part des activistes approuvant la révolution russe et d'autre part, des militants critiques vis-à-vis des méthodes bolcheviques, déchire également la C.G.T.. L'échec des grèves révolutionnaires de 1920, la crise économique qui émousse la combativité ouvrière incitent la minorité révolutionnaire de la C.G.T. à faire sécession : au congrès confédéral de Lille de juillet 1921, les partisans de Moscou recueillirent 1 325 mandats contre 1 572 en faveur de l'ancienne C.G.T., fidèle à la Charte d'Amiens. Alors que la majorité des syndicats restent fidèles à la C.G.T., les militants communistes constituent donc la Confédération Générale du Travail Unitaire (C.G.T.U.).


La C.G.T.U. est formée au congrès de Saint-Etienne en juin 1922, et adhéra à l'Internationale Syndicale Rouge rassemblant les organisations syndicales de la mouvance communiste ; elle annonce alors 360 000 adhérents recrutés surtout dans le monde ouvrier. On y trouve des communistes, mais également des militants anarchisants et des syndicalistes révolutionnaires. L'ancienne C.G.T. annonce, quant à elle, 450 000 adhérents et recrute surtout parmi les employés et les fonctionnaires. Ce poids des effectifs fonctionnaires tend à modifier la tactique de la " C.G.T.-maintenue ", à l'orienter vers les négociations, vers les luttes strictement corporatives. Ses adhérents sont portés eux-mêmes à rechercher surtout la stabilité de l'emploi et la hausse du niveau de vie, ce qui fait reculer la volonté révolutionnaire du syndicat au profit de la revendication économique.


De leur côté, " les unitaires " s'opposent à la modération de la " C.G.T.-maintenue " et, dans la plupart des branches économiques, la scission s'opère. Ainsi, dans le milieu cheminot de Dax, existe-t-il une section syndicale unitaire animée par le dénommé Grocq, membre du P.C.F., et un syndicat affilié à la C.G.T. dirigé par Peyrusaubes. Les unitaires de la C.G.T.U. et les confédérés de la C.G.T. s'opposent dans une lutte autour de la représentation des intérêts des travailleurs jusqu'au rapprochement entre socialistes et communistes au milieu des années 1930, dans le contexte de l'opposition à la menace fasciste.


Le siège de la C.G.T. régionale, " Union des syndicats ouvriers du bassin de l'Adour ", se situe à Bayonne. Elle regroupe les syndicats des Landes et des Basses-Pyrénées, et est dirigée jusqu'en 1935 par Joseph Desarménien du syndicat des ouvriers métallurgistes du Boucau. La C.G.T.U. a son siège au Boucau, grâce à une forte implantation parmi les ouvriers des Forges de l'Adour et couvre également les Landes et les Basses-Pyrénées. En 1924, elle regroupe 800 cotisants répartis en dix-huit syndicats, et est dirigée par Louis Detchenique, ouvrier électricien aux Forges de l'Adour. En décembre 1925, ce dernier démissionne car, de tendance anarcho-syndicaliste, il refuse d'adhérer au P.C.F.. Étienne Lescouttes, ouvrier tourneur aux Forges de l'Adour, le remplace et dirige l'UD-C.G.T.U. à partir de janvier 1926.


Comme le P.C.F., le syndicalisme d'obédience communiste se structure en régions : la 12e région de la C.G.T.U. est créée en juin 1926 au congrès de Pau. Étienne Lescouttes est élu secrétaire régional. Ayant quitté l'usine pour devenir permanent, il organise la région, qui voit alors le nombre des syndicats unitaires adhérents passer de dix-sept à trente-huit. Il anime de nombreuses réunions de propagande et est désigné en 1928 comme délégué au congrès de l'Internationale Syndicale Rouge. À la direction régionale de la C.G.T.U., le département des Landes est représenté essentiellement par les responsables du syndicat des Forges de l'Adour. En effet, les leaders successifs du syndicat des ouvriers métallurgistes de Boucau (Albert Castets, Joseph Biarrotte, Georges Lassalle, Albert Mora) appartiennent à la commission exécutive de la 12e région. Albert Mora est élu secrétaire adjoint de la région unitaire en 1930, tandis qu'un autre militant de cette région, Maurice Perse, est responsable de la section " agit-prop " (agitation et propagande).


Les syndicalistes de tendance anarchiste ayant quitté la C.G.T.U., lorsque celle-ci est entièrement contrôlée par le P.C.F., se rassemblent au sein d'une organisation propre : en mars 1927 " l'Union locale des syndicats ouvriers de Biarritz et des environs " (451 adhérents environ, dont la moitié d'étrangers) tient un congrès constitutif, duquel elle s'affilie à la C.G.T.-S.R. (syndicaliste révolutionnaire), créée en 1926. Louis Detchenique, ancien responsable départemental de la C.G.T.U., qui travaille toujours aux Forges de l'Adour, en est le secrétaire adjoint.
 
 

 



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