Les débuts du mouvement social
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3. Le mouvement paysan

3.5. Les attributs d'un comportement de classe ouvrière

L'adhésion de la fédération des gemmeurs à la Confédération Générale du Travail (C.G.T.) en 1912 est logique, car les gemmeurs sont tous des ouvriers. Ils ne manifestent aucun attachement à la terre ou à la forêt, à l'inverse d'autres catégories ou d'autres types de paysans. L'influence initiale d'Ernest Ducamin sur le syndicalisme résinier masque son identité ouvrière et il faut donc attendre les années 1910, pour que la fédération des gemmeurs s'oriente clairement dans une voie socialiste. Progressivement, les résiniers s'ancrent plus fortement au sein du monde ouvrier et deviennent le fer de lance du socialisme dans les Landes. L'évolution du mouvement syndical des résiniers révéle un détachement croissant par rapport à la condition paysanne et l'adoption d'un comportement très proche de celui de la classe ouvrière.


Outre l'affiliation à la C.G.T. qui est posée dès le début de la mobilisation et qui devient effective en 1912, puis à nouveau, après la seconde guerre mondiale, en 1947, plusieurs éléments justifient cette évolution. Si le mouvement social démarre chez ceux qui sont le plus proches du statut d'ouvrier (dans le Marensin), avec la revendication d'obtenir le même traitement que les métayers de la Grande Lande, cette tendance s'inverse ensuite : le mouvement syndical n'a plus jamais demandé l'accès à la propriété de la terre. La revendication du statut de salarié est le point central des actions des résiniers. Les gemmeurs aspirent au statut d'ouvrier, qui bénéficie alors d'un certain prestige et de certains acquis (salaire assuré, protection sociale, etc.).


Non seulement, le discours des syndicalistes est militant et radical, mais le choix de la langue n'est pas innocent : les réunions syndicales locales ont lieu en gascon (les comptes-rendus sont en français), mais, au niveau fédéral (notamment les congrès), la langue employée est le français. Le gascon est la langue de la sociabilité quotidienne, mais les aspects essentiels de l'activité syndicale font appel au français. Cet usage du français marque la volonté de rupture avec le monde de la tradition, avec le milieu paysan, et un souci d'imiter la classe ouvrière organisée nationalement. En outre, le chant des gemmeurs est l'Internationale.


Un autre élément intégrant les résiniers au mouvement ouvrier est l'usage fréquent de la grève, instrument par excellence de la classe ouvrière. Le mouvement a recours à la grève dès le début, et cette arme est utilisée jusque dans les années 1950. Les conflits manifestent également une très grande capacité de mobilisation, dans la mesure où le massif forestier n'est pas un endroit circonscrit : à l'atomisation des gemmeurs et de leur activité, fondamentalement solitaire, s'ajoutent les difficultés des communications.
 
 

 



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